Extrait des « mémoires » de Georges CHEVET, écrites pour ses enfants, petits enfants et arrières-petits enfants.
L’année 1944 étais l’année de mes vingt ans, et aussi de l’âge de départ pour le STO, imposé au gouvernement de Vichy par les Allemands, je fus convoqué à Vichy, au siège de la milice, avec tous mes camarades nés en 1924, à une visite médicale pour connaître nos aptitudes physiques afin de partir dans le cadre du service du travail obligatoire (STO) à effectuer en Allemagne. Bien entendu le résultat était positif.
Mais comme nous étions tous des gens de la campagne, nous obtenions tous un sursis de 3 mois, ce qui reportait à avril la date de notre départ. Ce sursis fut renouvelé pour trois mois, mais en juillet nous n’avons pas été appelés.
Cela ne nous empêcha pas de participer à toutes les réquisitions de la milice. Les hommes valides ont été commandés pour faire sur la nationale 7, tous les 2 km une tranchée abri de deux mètres de long avec un retour en équerre de un mètre. Plus tard nous avons été obligés de faire chaque nuit, des tournées sur les voies ferrées afin d’éviter les sabotages. Nous faisions ces tournées à quatre, mon père moi et deux autres personnes, accompagnés par une personne de la milice de Vichy Nous apportions à manger et à boire que nous partagions, y compris avec le milicien. Ceci nous permettait d’écourter un peu la tournée. Une fois, un sabotage eut lieu, mais en dehors de chez nous et en plein jour. Une boite d’essieux d’un wagon citerne chargé d’essence se mit à chauffer, rougit et mis le feu à toute la série.
Probablement c’est du sable qui avait été introduit dans la boite de roulement qui provoqua cet incendie.