Extrait du journal La Montagne du 8mai 1996;
On notera l’erreur orthographique sur le nom : Caillou au lieu de Colliou
Après l’incident du train blindé nous avons repris le cours de notre formation. On nous a incorporés dans la demi-brigade d’Auvergne commandée par le colonel Roussel.
Cette unité avait été formée avec les officiers et sous-officiers et les réfractaires au STO dont j’ai déjà parlé. Nous recevions chacun un fusil de marque anglaise.
La partie sud du département avait été libérée, la demi- brigade et son état-major s’étaient installés à Lapalisse. C’est dans cette petite ville que fut construit après la guerre un monument commémoratif de cet évènement sur lequel furent gravés tous les noms de nos camarades qui perdirent la vie à partir de cette date. Des ordres étaient venus des hautes autorités de la résistance, la demi-brigade regroupait toute les unités de résistance qui
venaient du sud comme par exemple les unités de FTP, et la compagnie Eddy.
Les premières opérations auxquelles nous allions participer, ce fut la prise de la gare de Thiel sur Acolin. Tout le personnel allemand fut fait prisonnier, mais cela n’empêchera pas le passage des allemands le lendemain. Vichy étant libéré, on nous amena dans cette ville ou nous allions défiler sous les applaudissements de la population.
Puis Moulins était libéré à son tour le 6 septembre, après une bataille sur la commune d Yzeure qui fit plusieurs morts dont les époux Contoux et l’assassinat de Bergeron et Vebré qui figurent maintenant sur le monument d’Yzeure.
Deux jours plus tard, on nous transporta à St Pierre le Moutier pour intercepter, sur la route de Decize, une division allemande (Note du webmaster: La Colonne Elster) qui venait de l’ouest et qui se dirigeait vers Dijon par la route de St-Pierre à Decize. Après quelques rafales de mitrailleuse, celle-ci fit demi-tour et se dirigea vers Chantenay qui avait déjà été libéré, pour gagner Decize par une autre route. A ce moment, la nouvelle arriva jusqu’à Moulins. Les Moulinois crurent à un retour et tous se précipitèrent pour enlever les drapeaux qui avaient envahi toutes les maisons et les édifices publics.
Comme les routes de la région étaient toutes barrées par les différents groupes de FFI de la région, la colonne ne put franchir la ville de Decize. Elle finit par revenir à St Pierre le Moutier et se rendre sans résistance à un officier de l’armée régulière. Outre les 18 000 prisonniers, cette rédition nous permis de récupérer des camions, des armes, et surtout du ravitaillement.